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Heksaeder
Messages : 22
Date d'inscription : 22/11/2019

Amalia Viridiana Cortesi Empty Amalia Viridiana Cortesi

Mer 27 Nov - 4:10

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Amalia Viridiana Cortesi d'Avelino



 

Cette jeune femme nommée Amalia Viridiana n'est autre que l'unique sœur de la fratrie Cortesi d'Avelino. Puisant ses origines dans les temps immémoriaux de République et Monarchie, cette calphéonienne est dévouée au célibat et n'aspire pas à trouver le bon époux pour l'heure, ce à quoi ses frères s'accordent. Élioniste de confession, c'est au sortir de la Sainte Faculté que cette Valkyrie de vingt-trois ans songe à intégrer l'Ordre des Chevaliers de Trina. Encore idéaliste, elle apprend studieusement à manipuler les rouages politiques dans lesquels sa famille la plonge malgré elle. Quatrième née, seul un coup du sort pourrait lui ouvrir les voies d'un matriarcat au sein de sa maison, si bien qu'elle n'aspire pas à renverser le pouvoir en place. C'est avec investissement qu'Amalia tâche d'intégrer l'art du commerce et du tissage qui font aussi la fierté et le profit de son nom, lorsqu'il ne s'agit pas d'étudier les finances de la banque Cortesi, prenant part dans cette entreprise en tant qu'agent d'exécution chargé de rappeler leurs débiteurs à l'ordre.


Il est impossible de nier son appartenance aux Cortesi lorsque l'on constate qu'elle porte les traits de son aîné le plus vieux. Une chevelure d'un noir de jais, une forte structure osseuse, des iris céladon et une mine austère sont ses principales caractéristiques. Ce à quoi se couplent d'autres spécificités plus féminines et héritées de leur mère : un visage allongé, des lèvres charnues, une stature plutôt fine quoiqu'elle soit travaillée par ses entraînements quotidiens. La jeune sœur n'est pas très pulpeuse, d'une corpulence plutôt sèche et d'une taille plus que raisonnable pour une femme, elle se rehausse souvent d'escarpins. Au quotidien, Amalia revêt le tailleur, souvent blanc ou noir, ne laissant la couleur qu'à ses rares robes ou son armure de Valkyrie. Comme bien de ses consœurs, son allure respire la rigueur, ne se laissant pas aller à des postures suggestives ou relâchées hors de l'enceinte de ses appartements. Après tout, c'est d'un chevalier saint de Dieu dont il s'agit, et sa charge ne s'allège pas même lors de ses sommeils les plus profonds.




 

On connaît peu le caractère de la sœur Cortesi. Fermée, peu expansive dans ses émotions, elle semble hermétique au monde qui l'entoure lorsqu'il ne s'agit pas d'adoucir une parole jugée trop incisive par quelque expression de circonstance. Elle est observatrice, se montre taciturne si l'on ne l'enjoint pas à s'exprimer, studieuse et persévérante, Amalia trouve sa sérénité dans l'étude et la lecture. Éventuellement, la situation dans laquelle elle se découvre la plus vivante est l'affrontement armé, à l'entraînement ou sur le terrain. Dotée d'une morale qu'elle remet parfois en question à mesure d'expériences hors de la Sainte Faculté, elle tâche d'agir avec justesse et droiture afin de rendre à la République et à l'Église l'honneur d'avoir été formée dans l'institut le plus réputé du territoire.  
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Heksaeder
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Mer 27 Nov - 4:10


 





Réminiscences Pt. I

Fiorenzo

Quoi de plus désaxant. Seize années d'apprentissage sous la sainte chape de la Faculté de Calphéon m'ont hissée à un statut qui fait se baisser les regards et les mentons. Et en ceux de mes frères, dans lesquels je peux encore me perdre sans manquer de bienséance, je n'aperçois que le reflet d'une étrangère. Quoi de plus désarmant de ne me souvenir de leurs traits que par bribes, les fresques de ma mémoire altérées par l'éloignement ne retrouveront jamais leur superbe et resteront à l'état d'inachevé.



Je me rappelle... Fiorenzo. Mon aîné le plus proche, troisième né de la fratrie, contre lequel j'ai fomenté le plus de vendettas étant enfant. Il trouvait un malin plaisir à me faire tourner en bourrique, tirait les mèches de mes cheveux noirs à la moindre occasion qui se présentait de passer dans mon dos. Cruel ? Je le pensais sans doute, à cet âge. Aujourd'hui, peut-être suis-je en mesure de comprendre sa position de cadet. De ceux qui, n'ayant pas l'importance de l'aîné, n'ayant pas l'indulgence que les parents destinent au benjamin, n'ayant pas leurs faveurs car né homme et non pas femme, quémandent une toute autre forme d'attention, anarchique, hystérique. Il était tempétueux, c'est vrai. Peut-être le plus impulsif de tous. Sanguin. Capricieux. Mais pas moins capable. Je l'ai détesté, oh oui, je n'ai pas manqué de le maudire tant je ne percevais rien de la portée de mes paroles.



C'était un jour d'automne, les matinées respiraient la fraîcheur hiémale mais, encore ensoleillées, me permettaient de jouer à l'extérieur des salons étouffants. La rive indomptée du Demi me plaisait beaucoup, à cette époque, et je trouvais mon compte dans les hautes herbes asséchées par l'été précédent. Je ne sais ce que mon frère fabriquait encore dans les parages, mais j'étais ce jour-là décidée à l'ennuyer avec la petite poupée de bois et de soies vertes qui me suivait dans toutes mes errances juvéniles. Fiorenzo n'était pas d'humeur joueuse, peut-être avait-il été réprimandé par feu notre père plus tôt. Et de colère, m'arracha la figurine de la main pour, d'un élan rageur, l'envoyer se noyer dans les flots du fleuve. Je me souviens ce moment d'égarement, scrutant faussement la surface ridée de l'eau comme s'il était encore possible pour moi de rattraper cette amie qui m'avait quittée bien trop tôt. Je me souviens les larmes qui me montent aux yeux, roulent sur mes joues et mes sanglots étranglés au fond de ma gorge. Je me souviens les jointures blanchies de mes petits poings encore délicats, serrés par la colère, et cette course effrénée vers les bâtisses du domaine.



Il ne m'a pas suivie, boudeur, et cela m'ouvrait un horizon de possibilités. La vengeance n'est pas un plat qui se mange froid, chez les Cortesi, mais un apéritif brûlant qui se déguste avec panache. J'entrai en trombe dans ses appartements, qu'il partageait avec Armandeo, notre benjamin. Je me souviens la parfaite vision du crime que je m'apprête à commettre, la pulsion mauvaise qui m'ébouillante les tripes. Ma main pécheresse se refermait sur le corps d'un cavalier de bois auquel il tenait tant, et dont un exemplaire avait été distribué à chacun de mes frères, gravé de leurs initiales. Et voilà que je m'en allais exécuter mon odieux forfait, dévalant les marches qui me séparaient encore de la voie de nos wagons. Il y avait un remue-ménage spectaculaire près de nos salles à vivre, certainement une livraison de mobilier rare. Au risque d'y perdre les doigts — ce qui m'aura valu un sermon cuisant de notre aîné — je plaçai cette relique sous la roue d'une caravane qui se mettait en route. Le craquement victorieux du bois qui cède m'aura satisfaite un court instant. Mais un instant où j'étais, enfin, plus puissante que lui...

 
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